Qu’est-ce que la pension de réversion ?

La pension de réversion est une prestation versée, sous certaines conditions, au conjoint ou à l’ex-conjoint d’une personne décédée, afin de compenser la perte de revenus liée au décès. Elle concerne aussi bien les régimes de base que les régimes complémentaires.

En France, cette pension représente en général 54 % de la retraite de base du défunt dans le régime général de la Sécurité sociale. Elle peut être soumise à des conditions de ressources, d’âge, et de durée de mariage.

L’amour peut renaître, mais les droits à la réversion, eux, doivent se vérifier à chaque page de votre histoire.

Le remariage fait-il perdre le droit à la pension de réversion ?

Cas du régime général (Sécurité sociale)

Dans le régime général, le remariage n’annule pas le droit à la pension de réversion. Ce qui compte, c’est d’avoir été marié au défunt. Peu importe que vous soyez divorcé(e), veuf(ve) ou remarié(e) par la suite : tant que vous remplissez les autres conditions (notamment de ressources), vous pouvez en bénéficier.

En revanche, les concubins ou partenaires de PACS ne peuvent jamais bénéficier d'une pension de réversion, même s’ils ont vécu longtemps avec le défunt.

Cas des régimes complémentaires (Agirc-Arrco)

Les régimes complémentaires, notamment Agirc-Arrco pour les salariés du privé, sont plus stricts :

  • Si vous êtes remarié(e), vous perdez le droit à la pension de réversion complémentaire.
     
  • En revanche, si vous êtes divorcé(e) du défunt mais non remarié(e), vous pouvez prétendre à la pension de réversion complémentaire.
     
  • La réversion est généralement répartie entre tous les ex-conjoints survivants, au prorata des années de mariage avec le défunt.

Cas des fonctionnaires

Dans les régimes de la fonction publique, la règle est similaire au régime général : le remariage n’empêche pas de toucher la pension de réversion. Ce droit est ouvert aux conjoints ou ex-conjoints non remariés, mais il est également soumis à des conditions de durée de mariage.

Que se passe-t-il pour les ex-conjoints et les conjoints multiples ?

Lorsque la personne décédée a été mariée plusieurs fois, la pension de réversion est partagée entre les conjoints survivants et les ex-conjoints non remariés, au prorata de la durée de chaque mariage. En cas de remariage de l’un des ex-conjoints, celui-ci peut perdre ses droits dans certains régimes, notamment complémentaires.

Peut-on cumuler pension de réversion et nouvelle pension de retraite ?

Oui, une personne peut cumuler une pension de réversion avec sa propre pension de retraite, dans la limite des plafonds de ressources pour le régime général. Ces plafonds sont réévalués chaque année. En 2025, le plafond annuel est d’environ 24 000 € pour une personne seule.

À retenir : les points clés

  • Mariage obligatoire : la pension de réversion n’est versée qu’aux personnes ayant été mariées avec le défunt.
     
  • Régime général : le remariage n’a pas d’impact sur le droit à la pension de réversion.
     
  • Régime complémentaire (Agirc-Arrco) : le remariage fait perdre le droit à la pension de réversion.
     
  • Divorcé(e) non remarié(e) : possibilité de toucher une part de la pension de réversion, parfois partagée avec d’autres ex-conjoints.
     
  • Conditions de ressources : à vérifier auprès de chaque caisse.

En résumé

Le droit à la pension de réversion dépend du régime de retraite auquel était affilié le défunt. Si vous êtes remarié(e), vous pouvez continuer à percevoir la pension de réversion du régime général, mais vous perdrez celle du régime complémentaire. Il est donc essentiel de vérifier auprès de chaque caisse de retraite les règles spécifiques qui s’appliquent à votre situation personnelle.

Sources :