En quoi consiste le travail de thanatopracteur ?

Le thanatopracteur intervient après un décès, souvent sur demande d’une entreprise de pompes funèbres ou d’un établissement de santé. Son rôle est de conserver le corps en pratiquant des soins techniques afin de retarder la dégradation naturelle de la dépouille. Ces soins permettent d’assurer une présentation du corps sereine en chambre funéraire, chambre mortuaire, salon funéraire ou dans une maison mortuaire.

Le soin principal consiste à embaumer le corps, c’est-à-dire à injecter dans le système vasculaire un mélange de formaldéhyde (formol) et de liquides conservateurs. À cela s’ajoutent souvent une toilette mortuaire, l’habillage, le maquillage, voire une toilette rituelle selon les rites religieux.

Les soins sont pratiqués dans un cadre strict, avec l’accord de la famille du défunt et en lien avec les démarches administratives : certificat de décès, autorisation préfectorale, déclaration de décès, transfert du corps ou rapatriement du corps, selon le lieu et les circonstances du décès d’un proche.

Quelle formation pour devenir thanatopracteur ?

Pour devenir thanatopracteur, il est obligatoire d’obtenir le Diplôme National de Thanatopracteur, délivré par le Ministère de la Santé. Cette formation se compose de deux parties :

  • Théorie (230 heures) : anatomie, hygiène, pratique funéraire, législation, soins post mortem, organisation des funérailles, démarches administratives, transport funéraire, mise en bière, etc.
     

  • Pratique (100 soins réels) : les élèves doivent réaliser des soins sur des cadavres, encadrés par des thanatopracteurs habilités.

L’examen comprend une épreuve écrite, une épreuve orale, et une épreuve pratique sur corps morts. Il est indispensable d’obtenir l’habilitation préfectorale pour exercer.

Le thanatopracteur offre un dernier geste d’humanité à ceux qui ne peuvent plus parler, mais que l’on n’oubliera jamais.

Les conditions pour passer le diplôme de thanatopracteur

Pour intégrer une école de thanatopraxie, il faut :

  • Avoir au moins 18 ans
     

  • Fournir un certificat médical attestant l’aptitude à manipuler des produits chimiques (ex. : formol)
     

  • Présenter un casier judiciaire vierge
     

  • Être capable de supporter l’environnement de la morgue, des espaces funéraires ou de la maison funéraire

Aucun diplôme spécifique n’est requis, mais des connaissances en biologie, santé ou soins sont des atouts.

Quelles compétences faut-il avoir ?

Devenir thanatopracteur, c’est faire preuve d’un équilibre entre maîtrise technique et qualités humaines. Le métier exige :

  • Une forte résistance émotionnelle, pour accompagner les familles endeuillées
     

  • Une grande rigueur, dans les gestes d’embaumement, d’injection, d’habillage et de mise en cercueil
     

  • Le respect absolu de la dignité des personnes décédées
     

  • Une discrétion exemplaire, au service du deuil
     

  • La capacité à travailler en lien avec des pompes funèbres, des conseillers funéraires, des marbriers, et parfois le médecin légiste en cas de décès médico-légal

Où travailler comme thanatopracteur ?

Les thanatopracteurs peuvent exercer en tant qu’indépendants ou être employés par :

  • Une entreprise funéraire ou une coopérative funéraire
     

  • Un centre funéraire, une maison funéraire, une chambre mortuaire ou un complexe funéraire
     

  • Une pompe funèbre habilitée, y compris musulmane ou confessionnelle
     

  • Des structures hospitalières ou médico-sociales

Ils sont souvent sollicités pour organiser les funérailles, intervenir avant les cérémonies civiles ou religieuses, ou préparer un corps transporté depuis ou vers l’étranger. La coordination avec les directeurs de funérailles, maîtres de cérémonie ou professionnels de la marbrerie est essentielle.

Un métier sensible et essentiel aux obsèques

Le rôle du thanatopracteur dépasse le soin. Il contribue à organiser les obsèques, facilite la présentation du cercueil, et participe activement au travail de deuil des proches. Il rend le défunt présentable, dans des conditions de sérénité et de respect, qu’il s’agisse d’une inhumation, d’une crémation, d’un convoi funéraire, ou de la dispersion des cendres.

Il est aussi sollicité dans le cadre de contrats de prévoyance obsèques, pour permettre une organisation complète dès les premiers jours. Certains interviennent même la nuit ou le week-end, avec une permanence téléphonique.

Sources :