Mais quels types de soin choisir ? Les soins de conservation (embaumement, thanatopraxie) ou la toilette mortuaire ? Si votre proche n’a pas exprimé ses dernières volontés et si votre religion ou votre culture ne préconise rien, c’est à vous de décider.

Vous êtes indécis. Vous vous demandez laquelle de ces deux pratiques va préserver au mieux la dignité de votre proche ? En quoi consistent des soins de conservation ? Qu’est-ce que la toilette mortuaire ? Quelles sont les différences entre ces deux pratiques ?

Déva et son équipe vous apportent des éléments de réponse afin de vous aider dans le choix du procédé de préparation avant la cérémonie funéraire.

Qu’est-ce que les soins de conservation (ou thanatopraxie) ?

Depuis des millénaires, l’Homme a toujours cherché à conserver l’aspect des défunts comme s’il voulait prolonger leur vie.

De l’embaumement à la thanatopraxie

L’embaumement, puis la thanatopraxie, sont des soins prodigués dans le but de préserver l’apparence naturelle du défunt. Si aujourd’hui ces deux termes sont utilisés sans distinction, ce sont bien deux procédés différents qui ont évolué avec les avancées techniques.

La plus ancienne, l’embaumement, était réservée à l’élite jusqu’à la révolution française de 1789. Les viscères étaient remplacés par un mélange (poudre, baumes, herbes et produits) aux propriétés séchante, antiputride et embaumante. Invasive, cette méthode était pratiquée par des apothicaires et des chirurgiens, qui ont depuis cédé leur place à des thanatopracteurs diplômés.

De nos jours, les spécialistes de la thanatopraxie interviennent sur les corps avec des techniques de soins plus modernes. Désormais, ils font de légères incisions pour permettre l’évacuation des gaz et du sang, puis injectent des produits comme du formol pour stopper l’infection et freiner la destruction cellulaire.

Cependant, cette méthode est de plus en plus décriée pour son usage de produits chimiques nocifs pour l’homme et l’environnement. C’est pourquoi l’embaumement dit « définitif » peut être réalisé, à titre exceptionnel, avec une autorisation préfectorale. Néanmoins, certains pays autorisent encore cette pratique et auquel cas un produit biocide puissant sera injecté au corps pour une conservation durable des tissus.

Photo de mains en train de mettre des gants chirurgicaux

Est-ce que les soins de conservation sont obligatoires ?

En France, les soins de conservation ne sont pas obligatoires mais peuvent parfois être exigés selon le décret 2017-983 du 10 mai 2017 dans le cas où :

  • La législation du pays d’accueil lors d'un rapatriement ou les règles de sécurité et d’hygiène de la compagnie aérienne le demandent ;
  • Le transport pour le rapatriement du corps dans un cercueil de 18 mm d’épaisseur est compris entre deux et quatre heures.

 

À noter : Seuls les thanatopracteurs diplômés sont habilités à réaliser des soins de conservation. Pour ce faire, vous devez leur remettre les dernières volontés de votre proche écrites de son vivant ou votre demande par écrit si vous êtes habilité à organiser les funérailles. Les services de pompes funèbres se chargeront de déclarer à la mairie que des soins vont être pratiqués dans la commune. Si la cause du décès est liée à une maladie infectieuse, il sera impossible de faire des soins de conservation.

Quels sont les avantages de l’embaumement ?

Réalisés dans le respect et la dignité du corps, les soins de conservation actuels sont moins invasifs que les techniques ancestrales. Pourtant, leur pratique demeure proscrite par certaines croyances religieuses et coutumes culturelles.

Un corps préservé

Un défunt ayant reçu des soins conserve un état naturel durant 6-7 jours. Pour certains c’est une marque de respect pour un dernier hommage. Ainsi, dans son cercueil ouvert, le proche semble endormi, il est donc plus facile de lui dire adieu. Dans le cadre d’un rapatriement international, l’embaumement est obligatoire pour entrer dans certains pays et peut être par les compagnies aériennes.

Des funérailles retardées

Avec la mondialisation, les membres d’une même famille sont souvent dispersés aux quatre coins du globe. La thanatopraxie permet de laisser le temps aux proches les plus éloignés d’arriver pour voir leur proche décédé et d’assister aux obsèques.

Le respect des traditions culturelles et religieuses

Dans certaines cultures et religions comme le bouddhisme, l'embaumement est une pratique courante et respectée, faisant partie intégrante du processus de deuil et des rituels funéraires.

À noter : La religion catholique la déconseille, toutefois, elle l’accepte en cas de force majeure.

Quels sont les inconvénients des soins de conservations ?

Ralentir le processus naturel après la mort n’est pas un acte anodin tant pour vous que pour les thanatopracteurs et l’environnement.

En effet, même si les pratiques ont évolué, il y a des risques et des conséquences.

Un coût élevé

Les soins de conservation peuvent être coûteux. Cette intervention nécessite de faire appel à un thanatopracteur diplômé, seul, habilité à utiliser les produits chimiques et les équipements spécifiques. Il faut compter en moyenne 400€ qu’il faut ajouter aux dépenses de l’organisation des funérailles.

Un impact environnemental

L’injection de 10 litres d’une solution aseptique, stérilisante et conservatrice à base de formol constitue un risque pour l’environnement. Au fil des ans, 3kg de ce produit vont être rejetés dans le sol sous forme de formaldéhyde. Cette substance est nocive pour la terre et les nappes phréatiques, ainsi que pour les spécialistes de la thanatopraxie qui la manipulent.

Photo de mains qui tiennent de la terre

Une pratique non naturelle et invasive

Le retour au naturel est un critère privilégié par les Français, ce qui va à l’encontre de la thanatopraxie. En effet, elle ralentit avec des produits chimiques, le processus biologique de la mort. Pour certains, elle est donc considérée comme un manque de respect vis-à-vis du défunt et de ce fait perturbe le deuil des proches.

L’autre raison justifiant le refus d’embaumer est qu’il s’agit d’un procédé intrusif, perçu comme une atteinte à l’intégrité du corps. Ainsi, l’islam et le judaïsme l’interdisent, sauf en cas de rapatriement.

Mais aujourd’hui, des alternatives de conservation plus naturelles et respectueuses de l'environnement existent pour répondre à vos exigences culturelles et cultuelles.

Quelles sont les alternatives à la thanatopraxie ?

La thanatopraxie vous semble intrusive, en plus d’être peu respectueuse de l’environnement ? Ne vous inquiétez pas, il existe des méthodes plus douces pour conserver votre proche décédé :

  • La case réfrigérée ou cellule isotherme : Présente dans les chambres funéraires, cette structure de froid permet de conserver le corps de façon homogène à une température entre 0 et 5°C comme le prévoit la législation. Elle permet de limiter la prolifération de la flore bactérienne ;
  • La table réfrigérée est un matériel roulant et mobile. Elle peut conserver provisoirement et localement un corps comme une cellule réfrigérée ;
  • La carboglace : Le corps est conservé à l’aide de neige carbonique placée sous et autour de lui.

Qu’est-ce que la toilette mortuaire (soin de présentation) ?

Quelle soit mortuaire, funéraire ou rituelle, la toilette d’un défunt est une pratique qui existe depuis des millénaires. L’objectif est de le rendre présentable en le maquillant et le coiffant.

Qui fait la toilette mortuaire ?

Jusqu’au milieu du XIXème siècle, ce soin était réalisé en général par la famille. De nos jours, la toilette mortuaire est confiée à un thanatopracteur ou un agent funéraire. Toutefois, vous pouvez, en tant que proche, vous en charger si vous le souhaitez. Toutefois, si le décès a eu lieu dans un hôpital ou un EPHAD, la toilette est effectuée par le personnel hospitalier (aides-soignantes ou infirmières).

En quoi consiste la toilette mortuaire ?

Pour des questions d’hygiène, la toilette du corps doit être réalisée dans les premiers moments qui suivent le décès.

Naturelle et superficielle, elle consiste à laver votre proche à l’eau tiède savonneuse, puis de fermer ses yeux, de boucher avec du coton son nez et sa bouche. Une couche lui sera mise afin d’éviter tout désagrément. Si la toilette est réalisée par des spécialistes du funéraire, votre proche sera désinfecté dans le respect de ses convictions ou de ses pratiques religieuses.

Après le nettoyage, votre proche sera parfumé, rasé/maquillé, coiffé, et habillé. Pour ce faire, l’équipe Déva vous conseille de donner une photo de votre proche aux assistants funéraires, ainsi que son parfum, son maquillage et ses vêtements.

Dernière étape l’habillement : Quel vêtement choisir ?

Après le nettoyage, votre proche va être habillé. Mais comment ? Est-il possible de lui mettre des accessoires ? La réponse dépendra si vous envisagez de l’inhumer ou de le crématiser. Quel que soit le rite funéraire, vous devez lui choisir, s’il n’a pas laissé ses dernières volontés, une tenue qui lui corresponde et le mette en valeur.

Il n’y a aucune règle ou réglementation concernant l’habillement. Seules priment les préférences vestimentaires du défunt.

Un costume, une tenue décontractée, un pyjama, un maillot de foot, vous avez l’embarras du choix… Toutefois, la rigidité cadavérique peut être un frein pour revêtir certaines tenues nécessitant beaucoup de manipulations. Vous devez prévoir aussi des sous-vêtements, des chaussettes, des chaussures en plus d’un ensemble haut et bas.

Pour les accessoires tels que des lunettes, bijoux, doudou il n’y a aucun problème s’il s’agit d’un enterrement. En revanche pour la crémation, certains matériaux comme le cuir, le plastique et le caoutchouc sont à proscrire car ils dégagent des vapeurs toxiques lors de leur combustion.
 

Par précaution, n’hésitez pas à demander conseil auprès du conseiller funéraire qui pourra vous expliquer les vêtements et accessoires à éviter selon le rite funéraire et le choix du cercueil.

 

En résumé, la toilette mortuaire est un soin d’hygiène de base qui s’apparente à la toilette du quotidien. Elle est toujours réalisée avant l’inhumation ou la crémation du corps, tout comme les soins de conservation. Intrusifs, ces derniers sont « optionnels », leur application est de prolonger le plus longtemps possible votre proche dans son état naturel à l’aide de produits chimiques.