Les cancers : une réalité très variable

Il n’existe pas un seul type de cancer, mais des centaines. Chaque organe peut être touché, et même au sein d’un même organe, il existe des sous-types avec des comportements très différents. Par exemple, un cancer du pancréas évolue généralement très rapidement, alors que certains cancers de la prostate peuvent rester silencieux pendant des années. De même, certains lymphomes ou cancers du sein à croissance lente peuvent mettre plusieurs mois, voire années, à entraîner des complications graves.

Ainsi, le temps de survie sans traitement dépend principalement :

  • Du type de cancer
     
  • Du stade au moment du diagnostic
     
  • De l’âge et de l’état de santé général du patient
     
  • De la vitesse de progression de la tumeur
     
  • De la présence de métastases ou non
     
  • Des symptômes associés (douleurs, hémorragies, insuffisances d’organes...)
Ce n’est pas la durée de la vie qui compte, mais sa qualité.

Quelques exemples concrets d’espérance de vie pour les cancers

Voici une estimation approximative de l’espérance de vie en l’absence de traitement, à but purement informatif :

  • Cancer du poumon non traité : 6 mois à 1 an après le diagnostic pour les formes avancées.
     
  • Cancer du pancréas : souvent moins de 6 mois, parfois quelques semaines, selon le stade.
     
  • Cancer du sein métastatique : 1 à 3 ans, mais fortement variable selon les organes atteints.
     
  • Cancer de la prostate peu agressif : jusqu’à 10 ans, parfois sans symptôme notable.
     
  • Leucémie aiguë non traitée : quelques semaines à quelques mois seulement.
     
  • Mélanome métastatique : de quelques mois à 1 an selon la localisation des métastases.
     

Ces données restent très générales. Certaines personnes vivent plus longtemps que prévu, d’autres voient leur état décliner rapidement.

Pourquoi certaines personnes refusent-elles les traitements ?

Refuser un traitement n’est pas toujours synonyme de résignation. Certaines personnes font ce choix pour préserver leur qualité de vie, par peur des effets secondaires, ou parce qu’elles estiment que le traitement proposé n’améliorera pas significativement leur pronostic. D’autres n’ont pas accès aux soins, par manque de ressources ou dans des contextes géographiques précaires. Il arrive également que des patients ignorent la gravité de leur maladie, surtout lorsqu’elle évolue lentement et sans douleur initiale.

Le rôle essentiel des soins palliatifs

Même lorsque aucun traitement curatif n’est envisagé, il est possible et souhaitable d’accompagner la personne avec des soins palliatifs. Ces soins visent à soulager les douleurs, apporter un soutien psychologique, favoriser le confort physique et maintenir une certaine qualité de vie jusqu’au bout. En France, ces soins peuvent être délivrés à domicile, à l’hôpital ou en unité spécialisée.

Le soutien aux proches fait aussi partie intégrante de cette prise en charge globale.

Une décision intime, à accompagner avec respect

Le choix de soigner ou non un cancer appartient à la personne malade, dans le respect de son autonomie. Il est primordial d’ouvrir un dialogue sincère, bienveillant et informé entre les équipes médicales, le patient et ses proches, pour que chaque décision soit prise en conscience, sans pression, ni culpabilité.

La médecine ne doit pas se résumer à une course contre-la-montre, mais à une quête de sens, de dignité et de confort.

Sources :
  • Institut National du Cancer (INCa) 
     
  • Haute Autorité de Santé (HAS)
     
  • Société Française d’Accompagnement et de soins Palliatifs (SFAP)
     
  • Revue The Lancet Oncology, études sur la survie des cancers