Les cancers : une réalité très variable

Le terme cancer regroupe en réalité une multitude de pathologies tumorales. Chaque type de cancer (cancer colorectal, du foie, du sein, du rein, du poumon, du pancréas, etc.) a son propre comportement. La nature des cellules cancéreuses, la localisation de la tumeur primitive, le stade de la maladie, la présence ou non de métastases (osseuses, hépatiques, cérébrales, ganglionnaires) influencent directement le pronostic.

La survie sans traitement dépend notamment :

  • Du type de tumeur (maligne, métastatique, carcinome, à petites cellules, sarcome)
     

  • De la rapidité de prolifération des cellules tumorales
     

  • De la localisation dans les organes (côlon, foie, moelle osseuse, poumons, cerveau, rein, etc.)
     

  • Du grade histologique et du stade précoce ou avancé
     

  • De l’état général et des comorbidités de la personne atteinte de cancer
     

  • De la réponse du système immunitaire (lymphocytes, anticorps, cellules immunitaires)
     

  • Des symptômes associés (douleurs, lésion, envahissement d’organes, troubles digestifs, insuffisance hépatique, compression pulmonaire…)
     

  • De la capacité ou non à poser un diagnostic précoce, grâce à l’imagerie (scanner, IRM, échographie) et à la biopsie

Un carcinome du pancréas peut évoluer en quelques semaines, tandis qu’un cancer de la prostate à faible grade tumoral peut être indolent pendant des années. Certains cancers ORL, cancers du poumon ou cancers du rein à un stade avancé entraînent des complications rapides sans traitement chirurgical ou thérapeutique.

Ce n’est pas la durée de la vie qui compte, mais sa qualité.

Combien de temps dure la phase terminale d’un cancer ?

La phase terminale varie selon la pathologie cancéreuse. Elle peut durer quelques jours à plusieurs semaines, parfois plusieurs mois. Cette étape survient souvent lorsque les traitements du cancer ne sont plus efficaces ou lorsque aucun traitement n’est mis en place.

Les symptômes observés sont souvent :

  • Fatigue extrême
     

  • Perte d’appétit
     

  • Douleurs causées par les tumeurs ou l’envahissement des ganglions lymphatiques
     

  • Altération de la conscience
     

  • Troubles digestifs, hépatiques, pulmonaires, voire cérébraux
     

  • Risque accru de complications (hémorragies, insuffisance multiviscérale…)

Les soins palliatifs assurent un accompagnement humain et médical jusqu’à la fin, dans ou hors du cadre hospitalier. Ils sont essentiels pour atténuer les effets secondaires liés à la progression tumorale.

Quelques exemples concrets d’espérance de vie pour les cancers

Voici quelques estimations issues d’études en oncologie (hors essais cliniques) :

  • Cancer du poumon non traité : 6 à 12 mois, selon le type histologique et la présence de métastases
     

  • Cancer du pancréas : moins de 6 mois, parfois quelques semaines en cas d’envahissement hépatique
     

  • Cancer du sein métastatique : 1 à 3 ans, en fonction de la réponse hormonale et des localisations
     

  • Cancer de la prostate peu agressif : jusqu’à 10 ans, parfois sans symptômes
     

  • Leucémie aiguë : quelques semaines à mois sans traitement
     

  • Mélanome métastatique : quelques mois à 1 an, selon l’atteinte ganglionnaire ou cérébrale

Certaines patientes dépassent largement ces pronostics, d’autres voient leur état se dégrader très vite. Les données de survie médiane doivent toujours être interprétées par un oncologue.

Pourquoi certaines personnes refusent-elles les traitements ?

Refuser un traitement médical n’est pas un renoncement. Cela peut répondre à :

  • La crainte des effets indésirables (nausées, douleurs, perte de poids, fatigue)
     

  • Une volonté de préserver une qualité de vie acceptable
     

  • L’expérience antérieure d’une rechute ou d’une intervention chirurgicale lourde
     

  • Une situation personnelle ou géographique empêchant l’accès aux soins spécialisés
     

  • Un refus de la prise en charge invasive en milieu hospitalier
     

  • L’absence de guérison possible, même avec thérapies ciblées ou traitements innovants

Dans certains cas, les personnes présentant un cancer n'ont pas conscience de la gravité de leur maladie en l'absence de symptômes visibles.

Le rôle essentiel des soins palliatifs

Même en l’absence de protocole thérapeutique, la cancérologie moderne propose une prise en charge palliative complète :

  • Soulagement des douleurs
     

  • Accompagnement psychologique
     

  • Soutien aux proches et à la famille
     

  • Prévention de l’hospitalisation d’urgence
     

  • Préparation de la fin de vie dans la dignité

Les équipes de soins palliatifs sont présentes en service hospitalier, en unité mobile, à domicile ou en structures spécialisées. Elles collaborent parfois avec les équipes d’oncologie pour intervenir dès les stades avancés, voire précoce.

Une décision intime, à accompagner avec respect

Chaque personne atteinte d’un cancer doit pouvoir faire ses choix en connaissance de cause. Il est essentiel d’ouvrir un dialogue clair avec les professionnels de santé : médecin traitant, oncologue, chirurgien, psychologue, infirmier...

Une approche humaine, sans pression, permet une prise de décision éclairée, qu’il s’agisse de :

  • Soigner le cancer par toutes les options disponibles
     

  • Participer à un essai clinique
     

  • Refuser une chimiothérapie ou une ablation tumorale
     

  • Choisir de vivre sans chirurgie opératoire ou immunothérapie expérimentale

Sources :
  • Institut National du Cancer (INCa) 
     
  • Haute Autorité de Santé (HAS)
     
  • Société Française d’Accompagnement et de soins Palliatifs (SFAP)
     
  • Revue The Lancet Oncology, études sur la survie des cancers