Comprendre ce que l’enfant peut saisir selon son âge

Avant tout, il est important d’adapter le message à l’âge de l’enfant. Sa compréhension de la mort évolue avec son développement cognitif.

  • Avant 3 ans, l’enfant ne comprend pas la notion de mort. Il ressent surtout l’absence et les émotions de son entourage.
     
  • Entre 3 et 6 ans, il peut croire que la mort est réversible ou temporaire. Il a tendance à s’attribuer des responsabilités (pensées magiques).
     
  • Entre 6 et 10 ans, il comprend mieux l’irréversibilité de la mort, mais cela peut provoquer de l’angoisse.
     
  • Après 10 ans, l’enfant assimile la notion de mort comme les adultes, tout en ayant des réactions émotionnelles très personnelles.
     

Chaque enfant est unique. Certains poseront beaucoup de questions, d’autres resteront silencieux. Ce n’est pas parce qu’un enfant ne réagit pas qu’il n’est pas affecté.

Choisir le bon moment et le bon cadre

Il est préférable de lui parler dans un lieu calme, familier, rassurant. L’idéal est que ce soit un adulte de confiance qui annonce la nouvelle. Il vaut mieux que ce soit fait rapidement, avant qu’il ne l’apprenne d’une autre source ou ne ressente des non-dits autour de lui.

L’enfant doit sentir qu’il peut poser des questions, qu’il a le droit d’exprimer ses émotions, et qu’il sera écouté, quoi qu’il dise.

Les enfants ont besoin qu’on leur dise la vérité avec des mots qu’ils peuvent comprendre – Marie-Claude Gavard

Employer des mots simples, vrais et doux

La vérité, même douloureuse, est toujours préférable au silence ou au mensonge. Évitez les euphémismes trop abstraits comme "il est parti" ou "il dort", qui risquent de créer de la confusion, voire de l’anxiété.

On peut dire, par exemple :

"Tu sais, Mamie était très malade, et les médecins n’ont pas pu la soigner. Son corps s’est arrêté de fonctionner, elle est morte. Elle ne souffre plus maintenant, mais nous, on est très tristes parce qu’on l’aimait très fort."

Il est essentiel de nommer les choses clairement, avec des mots que l’enfant peut comprendre. L’adulte peut aussi exprimer sa tristesse : cela montre à l’enfant que c’est normal d’avoir de la peine.

Accueillir les émotions et les réactions de l’enfant

L’enfant peut pleurer, poser des questions, se refermer ou jouer comme si de rien n’était. Tout est normal. Certains ont besoin de temps pour assimiler la nouvelle. Il ne faut pas forcer l’enfant à réagir immédiatement, ni lui imposer une manière de faire son deuil.

L’essentiel est de lui répéter qu’il a le droit d’être triste, en colère, inquiet ou silencieux. Lui proposer de dessiner, de lire des livres sur le sujet ou de parler à un professionnel peut être utile selon les cas.

Le rôle du rituel et de la mémoire

Quand c’est possible, il est bénéfique d’impliquer l’enfant dans les rituels d’hommage. Assister à la cérémonie, déposer une fleur, faire un dessin ou dire quelques mots peut l’aider à comprendre et à commencer son propre processus de deuil.

Lui parler de la personne défunte, partager des souvenirs heureux, évoquer ce qu’elle aimait permet de maintenir un lien rassurant avec la mémoire du défunt.

S'entourer si besoin

Si l’annonce est trop difficile, si l’enfant montre des signes de souffrance durable (cauchemars, repli, agressivité, troubles du comportement), il ne faut pas hésiter à consulter un psychologue ou un pédopsychiatre. Le deuil chez l’enfant peut se manifester de manière différée et mérite une attention particulière.

Sources :